Le ROMO, ou le lâcher- prise comme

hygiène mentale Et c’est bien là le problème. Cette curiosité compulsive s’est vérifiée comme une maladie contagieuse au sein d’une société toujours plus connectée. Mais de la même façon que trop d’information tue l’information, trop de communication tue la communication. Difficile de hiérarchiser les faits et d’en faire le tri face à une avalanche de nouvelles de tous pays et de toutes natures. Paradoxe des réseaux sociaux, ils fragilisent l’authenticité de nos relations sociales. Le ROMO est peut-être la solution et le remède miracle. Comprendre « Relief of Missing Out », soit le soulagement de manquer un événement ou une information. Se tenir le plus éloigné possible d’une actualité souvent ténébreuse, c’est désormais le premier conseil attribué par un grand nombre de psychologues à des patients en burn out. Se déconnecter, pour préserver sa santé mentale. 

Dans une enquête parue dans la revue Communication politique, des chercheurs anglais et américains spécialisés dans l’analyse des médias, ont identifié les raisons qui pourraient nous conduire à éviter de consulter les chaînes TV ou les sites d’information. Au terme d’une série d’entretiens approfondis réalisés auprès de 43 personnes concernées, les experts ont pu constater qu’au-delà d’un simple désintérêt, il y avait avant tout une volonté de se prémunir contre les informations anxiogènes: « Les personnes que nous avons interrogées ont indiqué que ces informations ont généré non seulement de la peur, mais aussi des sentiments d’incertitude et un manque de contrôle ». 

Une hypervigilance source d’angoisse

 Les sources d’information se concentrent de plus en plus dans l’univers numérique, le ROMO, la stratégie d’évitement, est un appel à la déconnexion. Les adeptes du retrait médiatique redécouvrent naturellement des moments de vie et de partage qui ne dépendent pas de l’utilisation des écrans d’ordinateur, de smartphone ou encore de télévision. C’est un contre-pied manifeste au « doom scrolling »(ou doom surfing) cette fâcheuse manie qui consiste à faire défiler ses fils d’actualités sur les réseaux sociaux de façon automatique, et ce dès souvent le réveil. Une habitude scélérée qui a tendance à nous plomber le moral dès les premières lueurs du matin, peu préparées que nous sommes à encaisser une litanie d’informations moroses ou morbides. 

Cette manie chronophage s’explique par notre tendance naturelle à rechercher des informations nouvelles et négatives, en particulier lorsqu’elles nous avertissent d’un danger. Avec beaucoup de nouvelles négatives qui font les gros titres, le doomscrolling rend les lecteurs hyper sensibles aux informations négatives. 

Comment décrocher ?

Au lieu de commencer la journée du « mauvais pied », en absorbant les mauvaises nouvelles, il vaudrait privilégier le rituel du « no screen »(écran zéro). Il est notamment préférable de remplacer ce moment d’intimité avec notre smartphone par une rapide séance de sport, de méditation ou encore en se plongeant dans la lecture physique d’un livre ou d’un magazine. Ne pas hésiter à se servir des outils technologiques à notre portée contre l’invasion de la technologie elle-même. Il est possible de configurer le temps maximum d’utilisation de certaines applications ou encore de télécharger une application de limite de temps d’écran. Pour les plus dépendants d’entre nous, il existe une solution plus radicale encore (et sans doute courageuse), celle de supprimer éventuellement les applications de réseaux sociaux de notre smartphone. La suppression du temps passé devant un écran libère naturellement un temps de sociabilitéinestimable. Planifier et passer du temps avec ses proches est un moyen idéal de compenser le temps de consultation des écrans, et ainsi de valoriser le moment présent .

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